1. |
Nous après nous
03:53
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Ici s’empilent les verres
Se remplissent les yeux
On rassemble les chimères
Pour inventer des feux
On lance tout dans les airs
On enterre des vœux
Entre la tête et la terre
Ne se jouent que des jeux
On ne m’avait pas dit qu’en arrivant ici
Je n’aurais pas l’impression d’arriver
On ne m’avait pas dit qu’une fois arrivée ici
Je n’aurais plus nulle part où m’en aller
Que restera-t-il de nous après nous
Que restera-t-il de nous après nous
Suis-je la seule à voir
Que se vident les lieux
Et qu’à force de se croire
On est sans loi ni Dieu
Comment fait-on pour savoir
Où nous guident les cieux
Les plafonds sont des miroirs
Qui avalent le bleu
On ne m’avait pas dit qu’en arrivant ici
Je n’aurais pas l’impression d’arriver
On ne m’avait pas dit qu’une fois arrivée ici
Je n’aurais plus nulle part où m’en aller
Que restera-t-il de nous après nous
Que restera-t-il de nous après nous
La main qui grandit est la même que celle qui se noue
La main qui guérit est la même que celle qui se joue
La main qui se tend et au bout de laquelle
Il n’y aura plus rien du tout
Que restera-t-il de nous après nous
Que restera-t-il de nous après nous
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2. |
La fatigue du nombre
04:24
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Quelque part
Vous avez dû effacer la mémoire
Dans la course aux plus ultimes lumières
De la grande Ourse et des confins de l’univers
À trop boire
À la source des faiseurs d’histoires
Dans la course à la meilleure tempête
Le vent des verres d’eau s’est levé dans vos têtes
Mais la fatigue du nombre
Ne nous endormira pas
Et le poids de votre ombre
Je crois, nous allègera
Vous étiez jeunes avant nous
Votre feu a tout brûlé
Vous étiez frondeurs et fous
Mais vos cœurs ont oublié
Restent les braises entre nous
Nous en ferons un brasier
C’est notre tour de briller
Non ça ne va pas changer
Les milliards
À s’élancer du plus haut des perchoirs
Dans la course la plus imparfaite
Sont ceux qui cueilleront les fruits de vos défaites
À éclore
Ils peuvent éclairer vos yeux dans le noir
Flamme douce a besoin d’un peu d’air
Pour que le temps vous survive au-delà d’hier
La fatigue du nombre
Ne nous endormira pas
Et le poids de votre ombre
Je crois, nous allègera
Vous étiez jeunes avant nous
Votre feu a tout brûlé
Vous étiez frondeurs et fous
Mais vos cœurs ont oublié
Restent les braises entre nous
Nous en ferons un brasier
C’est notre tour de briller
Non rien ne va changer
Vous étiez jeunes avant nous
Votre feu a tout brûlé
Vous étiez frondeurs et fous
Mais vos cœurs ont oublié
Restent les braises entre nous
Nous en ferons un brasier
C’est notre tour de briller
Non ça ne va pas changer
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3. |
Interlude I
00:28
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4. |
La mort des étoiles
04:19
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Si tout est fini, s’il n’y a plus d’espoir
Et qu’il faut joindre les rangs
Pour joindre les bouts, sans serrer trop fort
La boucle du nœud coulant
Et si rien ne compte que l’éclat des corps
Et que le poids de ce que ça coûte
S’il vous plaît quelqu’un faites quelque chose
Pour virer le courant
Si beau le monde
À la fin qui s’y attardera
Et si tout tombe
Qui d’autre se relèvera
Pour regarder les étoiles
Je préférerais ne pas avoir à vendre
Mon honneur au plus offrant
S’il le faut j’irai, de ma peau me tendre
Et me donnerai pour qu’on me goûte
Mais s’il vous plaît quelqu’un faites quelque chose
Pour virer le courant
Si beau le monde
À la fin qui s’y attardera
Et si tout tombe
Qui d’autre se relèvera
Pour regarder les étoiles
Et si tout s’achète, y compris les gestes
Si les yeux sont bouts portants
La beauté des corps, ou ce qu’il en reste
Perdra sa valeur au compte-goutte
S’il vous plaît quelqu’un faites quelque chose
Pour virer le courant
Si beau le monde
À la fin qui s’y attardera
Et si tout tombe
Qui d’autre se relèvera
Pour regarder les étoiles
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5. |
Bateaux
03:37
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Il y a plus loin que les battures
À la coupure franche du sable et de l’eau
Au plus brûlant de la blessure
Au ventre secret des mers et des ruisseaux
Un abri doux comme l’azur
Un manteau, une armure comme une autre peau
Ton cœur gonflé, belle voilure
Offerte au vent et libre comme un drapeau
Je t’aime, rien n’est plus sûr
Ta vie sur mes épaules
Et même aux points de rupture
Je saurai lier nos deux pôles
Au-delà de nos déchirures
Des égratignures entre la chair et les os
Un grand désir, une brûlure
Et des saisons à faire voyager les oiseaux
Je me raccroche à nos ramures
Puisse le temps ne jamais nous porter trop haut
Trop loin de nos mots, nos murmures
Si la fin du monde est derrière le hublot
Nos dos comme des mâtures
Nos corps comme des bateaux
Nous sommes forces de la nature
Nous irons où il fait beau
Je t’aime, rien n’est plus sûr
Ta vie sur mes épaules
Et même aux points de rupture
Je saurai lier nos deux pôles
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6. |
Les plants de fraises
03:18
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Toi tu riais dans les hautes herbes
Moi je trébuchais dans les plants de fraises
Et même si tu me protégeais
J’aimais jouer avec la braise
Je faisais exprès de me perdre
Avec l'été qui me trouvait
Le ciel était doux comme du lait
J'aimais ton cœur comme la braise
Quand toi tu riais très très fort
J'étais juste un tout petit bruit
Toi tu pleurais dans les hautes herbes
En regardant les constellations
Pendant que je te consolais
Tu lançais des roches aux avions
J’avais un peu peur de te perdre
Et que je te retrouve plus jamais
Je t'avais indiqué la maison
Avec tes roches que je semais
Quand toi tu pleurais très très fort
J'étais juste un tout petit bruit
Quand toi tu pleurais très très fort
J'étais juste un tout petit bruit
Tu te taisais dans les hautes herbes
Tu trébuchais dans les trous noirs
Pour pas que tu tombes je t’allumais
Des feux que tu voulais plus voir
Et tu as préféré te perdre
Avec l’été qui s’en allait
Et pendant que je t’éclairais
C’est moi qui tu voulais plus voir
Quand tu te taisais très très fort
J’étais juste un tout petit bruit
Quand tu te taisais très très fort
J’étais juste un tout petit bruit
J’étais juste un tout petit bruit
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7. |
Au doigt
03:24
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On m’a trouvée trop ronde
Je me suis faite ovale
On m’a désirée fil
À nouer, une opale
Au doigt
On m’a désirée longue
On m’a trouvée trop pâle
Trop matte, trop fragile
On m’a voulue plus sale
Au pas
On m’a eue bec et ongles
À perdre les pédales
On m’a faite tranquille
Fait tomber les pétales
De moi
Ne me prends plus rien d’autre
Que la main
Et ne t’abaisse pas
Je veux retrouver ce
Qui m’appartient
Et monter jusqu’à toi
On m’a voulue féconde
Mais sans être animale
Insolente, indocile
En position fœtale
Sur toi
Muette comme une tombe
On m’a faite cathédrale
Pour me rendre éternelle
On m’a clouée aux étoiles
Déjà
Je n’effraie pas les colombes
Je n’suis que femme de paille
En restant immobile
Je sais prendre les batailles
Sur moi
Ne me prends plus rien d’autre
Que la main
Et ne t’abaisse pas
Je veux retrouver ce
Qui m’appartient
Et monter jusqu’à toi
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8. |
Interlude II
00:37
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9. |
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Devant l’Homme et le monde
Suis-je dans mon corps
Ou suis-je une autre
Je demande le nord
Leurs silences me répondent
Tous les yeux me regardent
Les miens font pareil
À qui la faute
Je compte les échardes
En travers du soleil
Et je m’en fous
Et je m’en fous
Si je n’y peux rien aussi bien ne plus chercher
Tant que je tiens debout je sais où me trouver
Et même sans avancer je danse et danse sans perdre pied
Si la Terre est ronde
En revient-on toujours
Aux mêmes côtes
Fait-on jamais le tour
Où s’arrêtent les ondes
Présent n’est pas présage
Demain n’est pas la veille
Un jour ou l’autre
Passeront les nuages
Ou bien tombera le ciel
Et je m’en fous
Et je m’en fous
Si je n’y peux rien aussi bien ne plus chercher
Tant que je tiens debout je sais où me trouver
Et même sans avancer je danse et danse sans perdre pied
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10. |
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Il me voulait dans la maison
Entre les bibelots, les peintures
À me passer sous la champlure
Pour que j’oublie presque mon nom
Il me voulait tête penchée
Jusqu’à ce que mes yeux ignorent
Comment s’émouvoir aux aurores
Ne sachent qu’à lui s’aiguiller
Il me voulait bouche fermée
Ou dans le lit à dire encore
Le temps qu’on ait assez joué
Qu’il me laisse sortir dehors
Je le quittais, il rappliquait
Et à promettre il s’appliquait
Il me disait, tu ne vois pas?
Personne ne t’aimera jamais
Autant que moi, si tu t’en vas
Jamais tu ne retrouveras
Un amour aussi fou que ça
Je le croyais
Et mon éclat était trop grand
Et trop bruyant pour être vrai
À trop partir en l’oubliant
Je lui faisais mal par exprès
J’ai demandé l’aide des gens
Pour qu’ils me réparent au complet
M’accordent à sa main, à ses dents
Pendant que lui se reposait
Je le quittais, il rappliquait
Et à promettre il s’appliquait
Il me disait, tu ne vois pas?
Personne ne t’aimera jamais
Autant que moi, si tu t’en vas
Jamais tu ne retrouveras
Un amour aussi fou que ça
Je le croyais
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11. |
Léonard
03:05
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La première fois où tu t’es posé sur moi
J’ai senti le vide sous mes pieds
Deux pas en arrière et puis j’ai touché du bois
Mais j’ai fait le vœu de sauter
La première fois où j’ai été loin de toi
J’ai senti mes deux mains se vider
Cherchant la lumière ailleurs qu’au bout de tes doigts
Pour dans le noir mieux te retrouver
On a beau mettre au monde
On ne possède personne
Et nos branches font de l’ombre
Si trop près tombe la pomme
Sache que tu es plus précieux que tout de ma vie
Mais tu n’es pas à moi
Je souhaite tes pieds forts, mais surtout ton cœur gentil
Pour le reste, tu sauras mieux que moi
C’est la première fois que les portes ne sont pas
Des excuses pour me refermer
Mais tant de mystères à percer pour tes paupières
Comme des fenêtres où regarder
On a beau mettre au monde
On ne possède personne
Et nos branches font de l’ombre
Si trop près tombe la pomme
Sache que tu es plus précieux que tout de ma vie
Mais tu n’es pas à moi
Je souhaite tes pieds forts, mais surtout ton cœur gentil
Pour le reste, tu sauras mieux que moi
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12. |
Je rêve
03:32
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Et au fond qu’est-ce que ça change
Si je rêve endormie ou éveillée
Si la trêve n’est que d’un seul instant
Avant que ne meure l’histoire
Si on perd tous à l’échange
Et qu’il faut enjamber tous les trottoirs
Si les montres ne comptent plus le temps
Quand rien ne nous mène nulle part
Si à l’ultime je m’épanche
Si je bois à la bouche des songes
Qu’ils soient vérité ou mensonge
Qu’ils me ravivent ou qu’ils m’achèvent
Je rêve
Et j’y crois
S’il faut faire ressusciter les anges
Pour faire durer un peu l’éternel
Arriver à mieux repérer le ciel
Y trouver d’amples trajectoires
Et si ma peau est étanche
Si mes yeux ne savent pas voir
Ce que mon cœur devine encore
S’il faut éclairer l’aube brève
Je rêve
Et j’y crois
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13. |
Immensité
03:18
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J’aime la nuit de me faire espérer le jour
J’aime la peur au fond de mon cœur qui bat
J’aime la beauté dont on souffrira toujours
Et la douleur quand enfin elle s’en ira
J’aime l’hiver au retour dans l’embrasure
J’aime les poings qui défendent des vies
Nos bouches qui savent caresses et morsures
J’aime le manque de faire naître sans fin l’envie
Merci à toi l’immensité
De nous porter dans le grand tout
Petite poussière de voie lactée
Qui va nulle part, qui est partout
L’éternité aura raison
Le temps fera d’autres saisons
Et le silence sera doux
Dans l’espace laissé en nous
J’aime la fin qui appelle un nouveau début
Les pages blanches qui n’attendent plus rien
Les longs voyages dont on oubliera le but
J’aime les questions qui finissent par un point
J’aime l’excès au-delà de la démesure
J’aime les souhaits à jamais inassouvis
Ce qu’on apprend d’une grande blessure
Et les lenteurs plus belles que les raccourcis
Merci à toi l’immensité
De nous porter dans le grand tout
Petite poussière de voie lactée
Qui va nulle part, qui est partout
L’éternité aura raison
Le temps fera d’autres saisons
Et le silence sera doux
Dans l’espace laissé en nous
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